UNE PLACE AU SOLEIL

Le conseil communautaire Loches Sud Touraine (CCLST) s’est réuni en séance plénière le 22 octobre 2020 dans la salle des fêtes d’Yzeures sur Creuse.

Lors de cette séance, les conseillers devaient donner leur avis sur le projet de parc photovoltaïque de Preuilly sur Claise, sujet que nous avons à peine effleuré (voir l’article « Du solaire pour l’image » ).

Martine Tartarin, vice-présidente de la CCLST en charge de l’énergie, du climat et de la fibre optique présente le dossier. Elle précise que :

Le parc photovoltaïque sera installé sur un ancien site industriel amianté, une ancienne menuiserie.

La société Total Quadran a déposé un permis de construire pour installer 20400 panneaux photovoltaïques d’une puissance de 8000 Kw, sans préciser que cette société était la filiale «énergies renouvelables » du pétrolier bien connu Total.

Les ABF [architectes des bâtiments de France] ont été consultés puisque le projet se situe aux abords immédiats de « la Chapelle de tous les Saints » inscrite au patrimoine depuis 1953, sans préciser quel était l’avis rendu par les ABF.

Total Quadran démolira les bâtiments de l’ancienne usine d’une emprise de 3,5 hectares, y installera les panneaux solaires ainsi que sur un espace agricole actuellement dédié à la production de fourrage, sans préciser que cet espace agricole représente une surface de 5 hectares.

Une fois la centrale photovoltaïque installée, cet espace accueillera un pâturage de moutons et des ruches.

Voici en image à quoi ressemble le site actuellement :

Et voilà un visuel avant – après :

Réactions ou questions de la salle :

Régine Rezeau, conseillère communautaire issue de la Commune de Sepmes :

« Je voulais tout d’abord me réjouir d’un tel projet et je voulais souligner le fait que c’était très appréciable d’avoir eu suffisamment d’éléments en amont. C’est ce que j’aurai souhaité pour le projet qui a été présenté à l’enquête publique du Petit Pressigny. Je pense que cela devrait être fait pour tout projet de ce type. »

Le 16 juillet 2020, les conseillers communautaires n’avaient aucune information fournie par la CCLST sur les caractéristiques du projet d’éoliennes du Petit Pressigny (voir l’article « L’impossible débat » ), le président de la CCLST Gérard Hénault préférant qu’ils se débrouillent par eux-mêmes pour trouver de l’information sur internet. Cette fois ils ont eu droit aux quelques 450 pages du dossier soumis à enquête publique. Mais il est vrai que Gérard Hénault était particulièrement contre le projet du Petit Pressigny (voir l’article « Enquête publique éoliennes du Petit Pressigny » ).

Eric Moreau, conseiller communautaire issu de la Commune de Nouans les Fontaines :

« Je me réjouis particulièrement de ce projet, de le voir aboutir, essentiellement parce que ça va permettre d’enlever une friche industrielle à l’entrée de la très belle ville de Preuilly.
Néanmoins, je vois apparaître du pâturage ovin sous les panneaux photovoltaïques. C’est quelque chose qu’on voit de plus en plus fréquemment aujourd’hui. Et là c’est l’éleveur de mouton que je suis qui va parler : j’ai vraiment des doutes sur le pâturage des ovins sous les panneaux solaires. Très clairement. Lorsqu’on regarde la végétation sous les panneaux solaires, ça ne correspond absolument pas à un pâturage.
Je ne souhaiterai pas que le pâturage des ovins soit un pseudo prétexte pour permettre le développement des panneaux solaires sur les terres agricoles.
Sur le dossier de Preuilly, il y a un espace agricole qui doit faire 5 hectares, que l’on peut considérer comme artificialisés puisqu’ils étaient inclus dans un périmètre industriel, ça ne me choque pas. Mais en tout cas je ne souhaite pas que l’argument du pâturage ovin qui est vraiment un pseudo argument devienne la porte d’entrée pour permettre à des fermes solaires pour s’installer sur des terres agricoles. »

En se plongeant dans le dossier, on s’aperçoit que la chambre d’agriculture d’Indre et Loire a demandé et obtenu une compensation financière liée à la perte de surface agricole exploitable :

Adrien Painchault, conseiller communautaire d’opposition issu de la Commune de Loches :

« C’est davantage une suggestion qu’une question. A l’occasion de ce point d’ordre du jour, j’ai souhaité me plonger dans les fiches du PCAET [Plan Climat Air Energie Territorial].

J’ai donc pensé à la fiche n°7 (voir l’article « Actions pour le climat » action 7) où sont inscrits les objectifs à court terme dont les projets de coopératives citoyennes [solaires].

La réflexion que je me fais c’est est-ce que même si c’est un parc privé, il pourrait servir de support d’information, de sensibilisation puisqu’on pourrait profiter du chantier pour motiver, voire former des équipes de citoyens volontaires dans l’optique de favoriser la création de projets photovoltaïques collectifs. »

Gérard Hénault :

« C’est un projet privé. Nous on est consultés sur l’opportunité du projet. Vous pourrez si ça vous amuse aller consulter le monsieur [propriétaire du terrain] pour lui proposer quelque chose comme ça. »

Une fois ce parc photovoltaïque construit, notre territoire ne bénéficiera que des retombées fiscales liées à cette activité. L’arrivée de grandes installations de nouvelles énergies renouvelables, quelles soient solaire, éolien, méthanisation, géothermie, devrait être l’occasion pour les collectivités locales, des collectifs d’habitants, d’y prendre une part, qu’elle soit pédagogique, financière ou de formation. C’est ce que font d’autres territoires par l’intermédiaire de Sociétés d’Économie Mixte (SEM) ou de partenariats. Pour ce projet privé de Preuilly, totalement privé donc, la CCLST n’a pas demandé d’y prendre part, ni demandé au porteur du projet d’y associer des citoyens.

Pourtant la CCLST a été sollicitée et n’a pas souhaité le faire, si l’on s’en tient au courrier de Gérard Hénault en date du 05 novembre 2018 adressé au porteur de projet, où il écrivait :

« Pour ce qui est de l’accompagnement, vous comprendrez que la communauté de Communes ne peut, au regard de ses statuts, intervenir financièrement sur ce projet ».

C’était donc possible ; au moins d’en discuter. Une belle opportunité de manquée. Mais que peut-on attendre d’élus qui, 20 ans après le début de ce siècle, agissent suivant les logiciels du siècle précédent. Adrien Painchault, benjamin de l’assemblée, n’a pas ce problème et c’est tant mieux.

C’est toujours dommage de ne pas profiter à plein des pleines potentialités de richesse de son territoire (voir l’article « Du solaire pour l’image » ).

Sophie Métadier, vice-présidente en charge de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et des espaces naturels sensibles :

« Je voulais savoir quel était l’avis du Maire de Preuilly sur ce projet . »

Jean Paul Charrier, conseiller communautaire issu de la Commune de Preuilly sur Claise, Maire de Preuilly sur Claise :

« Chère Sophie, je vais répondre avec la délibération du conseil municipal. Sur 14 votants, il y a eu 7 abstentions et 7 pour. Voilà. Mon avis personnel je ne le donnerais pas parce que je préfère que ce soit l’avis du conseil municipal. »

Nous avons particulièrement apprécié que le Maire de Preuilly donne le résultat du vote de son conseil municipal et non son avis personnel. C’est le conseil municipal qui est souverain, pas le Maire. Lui au moins le sait, contrairement au Maire du Petit Pressigny qui était amené à s’exprimer le 16 juillet 2020 sur le projet éolien de sa Commune, l’a fait en son nom, avant même que son conseil municipal vote le 22 juillet 2020 par 6 voix contre le projet, 4 pour le projet et 1 abstention (voir l’article « L’impossible débat » ).

Pour la route : ce parc solaire photovoltaïque d’une emprise au sol de 8,5 hectares produira annuellement, si l’on s’en tient à ce qu’annonce Total Quadran, autant de Kwh qu’une seule éolienne du Petit Pressigny, toujours si l’on s’en tient aux chiffres avancés par le porteur du projet. Pour le projet éolien, la Chambre d’Agriculture n’a pas demandé de compensation pour perte de surface agricole. Et pour cause : l’emprise au sol d’une éolienne est ridicule et on y cultive ou pâture dessous comme avant.

Aujourd’hui sur notre territoire, il n’y a qu’une installation solaire photovoltaïque au sol d’importance, à Descartes, sur 10 hectares. D’autres projets sont dans les tuyaux : un autre projet solaire photovoltaïque à Descartes sur l’ancienne décharge du Cheval Blanc, un à Paulmy, deux à Bossay sur Claise, peut-être un à la Celle Guenand et un autre à Draché. Tous portés exclusivement par des entreprises privées sans associer les collectivités ou des citoyens à ce stade.

Pour autant, tous ces projets photovoltaïques ou éoliens participeront pour leur part à la sûreté et sécurité du réseau électrique de notre pays (voir l’article « L’intermittence des éoliennes » ) et à l’autonomie énergétique de notre territoire.

Les caractères en bleu sont des citations orales ou écrites
Voir article: pointez le titre, cliquez, et l’article s’ouvre

Nota :  les publicités qui apparaissent en bas d’article envoyé aux abonnés ne sont pas de notre fait mais de notre hébergeur WordPress, malgré notre demande expresse de ne pas inclure de publicité. Les Fédérés de Descartes ou moi-même ne retirons aucun revenu des articles. C’est plutôt un coût puisque l’hébergement n’est pas gratuit.

ISSN 2610-5942


Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s