LA FLOTTE AU RAPPORT

La séance plénière du conseil communautaire Loches Sud Touraine (CCLST) du 28 juin 2018 a été l’occasion de présenter le bilan 2017 de la compétence « eau potable ». Comme nous vous avions présenté en son temps celui de 2016 (voir l’article « L’eau au rapport »), voici le rapport d’activités 2017.

Ce bilan annuel 2017 concerne toutes les ex communautés de Communes, à l’exception de l’ex Touraine du Sud (ex CCTS). Pour cette dernière, la situation est d’une complexité rare comme l’a rappelé son ex président Gérard Hénault (voir l’article « Gérard Hénault répond : l’eau potable »), devenu à la grâce de la fusion président de la CCLST en janvier 2017.

Ce rapport d’activités est scindé en 2 parties :

  • La première concerne l’eau gérée en Régie, c’est à dire par la CCLST et ses personnels. Cela intéresse les Communes de l’ex communauté de Communes Loches Développement (CCLD) et de l’ex communauté de Communes de Montrésor (CCM).
  • La seconde concerne l’eau gérée en Délégation de Service Public, c’est à dire confiée à une entreprise privée. Cela intéresse la plupart des Communes de l’ex communauté de Communes du Grand Ligueillois (CCGL).

En Régie pour les secteurs des ex CCLD et CCM :

En Délégation de service public de l’ex CCGL :

Nous avons synthétisé le tout en un seul tableau, mettant en regard les données 2017 avec celles de 2016 :

Gilbert Sabard, vice-président en charge de ces questions a présenté et commenté ces deux rapports ainsi:

Quelques remarques sur les affirmations de Gilbert Sabard présentes dans son intervention :

« L’année 2017 ayant été sèche, sur une longue période, on note une augmentation des volumes vendus »

C’est vrai pour le secteur de l’ex CCGL mais pas pour celui de l’ex CCLD. Pourtant la période sèche a été la même partout. Il doit y avoir une autre explication. Passons.

« Le rendement des réseaux s’est amélioré sur le Grand Ligueillois avec une campagne de recherche de fuite très importante menée par Véolia début 2017. »

L’année dernière en séance plénière, le conseiller communautaire issu de la Commune de Mouzay Francis Lere s’était interrogé sur le débit de fuite du réseau eau potable du Grand Ligueillois, le trouvant «ahurissant», alors que des actions avaient été menées pour les réduire (voir l’article « L’eau au rapport »). Il semblerait bien qu’en 2017 toutes ces actions aient fini par porter leurs fruits : les fuites ont été réduites d’un tiers.

« Les indices linéaires de pertes en eau des réseaux sont compris entre 0,65 m³ et 1,15 m³ / jour et par kilomètre. Un indice inférieur à 1,5 est considéré comme bon en milieu rural. »

Nous ne savons pas d’après qui est considéré comme bon un taux de fuite de 1,5 m³/jour et par kilomètre en milieu rural. Mais il est prouvé par l’ex CCGL que des actions préventives et curatives peuvent le réduire considérablement.

Vous aurez sans doute remarqué que pour ce qui concerne la tarification du m³ d’eau potable en Régie, nous sommes passés en 1 an d’une fourchette de:

1,47 à 1,99 euros en 2016 à 1,53 à 1,99 euros en 2017

L’harmonisation des tarifs semble se faire à petits pas par un resserrement et un relèvement des tarifs les plus bas. Nous nous dirigeons sans le dire vers un tarif cible de 1,99 euros.

Venons-en aux questions et autres remarques des conseillers communautaires.

Bernard Gaultier, conseiller communautaire issu de la Commune de Perrusson :

« Qu’est-ce que vous allez entreprendre pour le forage de Perrusson dont l’eau est infestée de pesticides ? On a les derniers relevés, analyses du laboratoire et c’est vraiment pas bon.»

Gilbert Sabard :
« L’étude est engagée. »

Francis Baisson, conseiller communautaire issu de la Commune de Saint Flovier :

« La question de Bernard est importante, parce que c’est une situation qui est générale. Qui est en train de s’aggraver.»

Gérard Hénault, président de la CCLST :

« Ben oui. On le sait.»

Francis Baisson :

« Il faudrait peut être à un moment, avec les services, il va falloir que l’ARS [Agence régionale de Santé] non seulement elle demande aux syndicats d’eau d’intervenir, mais de savoir surtout d’où viennent ces pollutions. Parce que le problème il est plus là que de traiter la pollution. »

Gérard Hénault :

« Evidemment, on est totalement d’accord. Quand tu parles de l’ARS, là c’est clairement une responsabilité d’État, c’est à dire la définition des périmètres de protection, la nature d’un certain nombre d’intrants de différentes professions. Je vous rappelle qu’on a quand même quelques doutes sur le secteur de la Chapelle Blanche, que si on imagine de mettre des interconnexions avec les différents réseaux ce n’est pas par hasard. Les produits chimiques en question ont des temps de percolation longs, voire très longs, que certains ne sont pas arrivés dans les nappes qui nous intéressent. Oui ce sont des questions assez préoccupantes.»

Marie Rondwasser, conseillère communautaire issue de la Commune de Mouzay :

« Gilbert a parlé des pollutions par rapport aux tuyaux en PVC me semble-t-il. Il ya le problème de l’atrazine, des CVM [chlorure de vinyle monomère] etc, mais je pense qu’à un moment donné il faudra aussi se pencher sur le problème des tuyaux en fonte. On a une partie du réseau avec des canalisations très anciennes. Nous on fait venir l’ARS dans les semaines qui viennent parce que les tuyaux sont complètement calaminés. Ça ne circule pratiquement plus à l’intérieur, des dépôts importants. Dans la fonte on a aussi des problèmes. Je pense qu’il va falloir mettre à plat la totalité du réseau. Ce n’est pas parce que c’est en fonte que c’est de meilleure qualité. »

Gilbert Sabard :

« C’était certainement des mauvaises qualités de PVC qui ont été faites à l’époque. »

Gérard Hénault :

« Effectivement nous aurons la nécessité de remplacer des parties de réseau d’une manière plus ambitieuse que ce qui a été fait jusqu’ici puisqu’on est à des taux de remplacement qui ne sont pas énormes. Pour vous donner une petite idée, si on continue au train actuel, on remplace la totalité dans 250 ans. »

Les questions de la salle ont toutes tourné autour de la qualité de l’eau prélevée, de ses pollutions et de l’état du réseau de distribution. Concernant les pollutions, comme nous sommes un territoire avant tout agricole et rural, nous pouvons penser que les polluants sont issus principalement d’intrants agrochimiques utilisés par nos agriculteurs. Cela n’a jamais été dit en séance. Il valait mieux pour la quiétude du conseil communautaire, puisque nombre de ses membres sont agriculteurs, en activité ou retraités. Le Président de la chambre d’agriculture d’Indre et Loire, par ailleurs 3eme vice-président de la CCLST en charge des rivières des espaces naturels sensibles et des milieux aquatiques, je veux nommer Henry Frémont, n’a pas pu prendre la parole puisqu’il était absent. Quel dommage. Il aurait pu éclairer l’assemblée des actions menées par cette chambre pour réduire les intrants agrochimiques qui polluent les nappes phréatiques.

Il est exact de dire que la qualité de l’eau est une responsabilité d’État. Mais c’est aussi une responsabilité individuelle, de tout un chacun dans ses pratiques personnelles ou professionnelles quotidiennes. Mais c’est un autre débat.

Pour l’instant dans les secteurs Communes où la qualité de l’eau est la plus préoccupante, le choix a été fait d’interconnecter les réseaux d’eau afin de diluer les pollutions. C’est un pis allé, une mesure d’urgence qui a ses limites puisqu’elle ne résout pas le problème de fond.

Vous l’aurez compris, le travail à réaliser pour l’eau potable est immense, durera longtemps, et coûtera cher.

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ISSN 2610-5942


Une réflexion sur “LA FLOTTE AU RAPPORT

  1. ici comme ailleurs on ne veut pas appeler un chat un chat, comme on ne veut pas dire que la pollution de l’eau est majoritairement d’origine agricole et c’est le consommateur qui paye, il n’y a qu’a regarder de plus près sa facture .
    Qu’ est devenue la grande formule POLLUEURS=PAYEURS

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